Cette année 2024 est une année particulière pour les enfants.
En effet, en novembre, nous fêterons le 35e anniversaire d'un évènement important : la signature par la France de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant UNICEF.
Pour nous, l'histoire commence en 2009, à l'occasion du 20e anniversaire, avec la commande, par la Ville de Mainvilliers, d'un spectacle sur le sujet pour marquer l'occasion et parce que Mainvilliers devient une "Ville Amie des Enfants".
C'est ainsi que nous avons créé "La Coutume des Drôles", ce faux conte faussement médiéval qui permet, à travers un monologue époustouflant brillamment porté par Thomas Marceul, de présenter une belle sensibilisation à la Convention.
Avec cette histoire, nous faisons la connaissance de différents enfants qui connaissent différentes situations, balayant ainsi les droits et protections prévus par le traité de l'UNICEF.
Une coutume, au moyen-âge, c'était le mot pour "convention" et un drôle c'était un petit garçon. On disait "drôlesse" pour une fille. Evidemment, comme ça, le titre est plus clair ...
En 2009, donc, voilà que Sylvie Tanguy et Dominique François, deux piliers de la Ville de Mainvilliers, les responsables de la Culture et de l'Enfance Jeunesse, me proposent d'écrire un spectacle jeune public pour fêter cette fameuse Convention, le 21 novembre, pour tous les enfants de la ville.
Nous étions fin juin... Pas de panique !
J'ai donc commencé par dire oui et puis ensuite, j'ai réfléchi. Un spectacle sur la Convention Internationale des Droits de l'Enfants, oui, bien sûr, mais c'était quoi, au juste, cette Convention ?
J'ai commencé par lire la Convention. Plus exactement, j'ai commencé par commencer à lire ce traité international rédigé en langue protocolaire parfaitement illisible. Ce n'était pas une bonne idée.
Je me suis alors plongé dans les documents qui tournaient autour et qui rendaient la problématique beaucoup plus claire et beaucoup plus intéressante. Je me suis appuyé sur "compte sur tes dix droits" du Secours Populaire notamment.
J'ai rapidement compris que la Convention ne comportait pas un certain nombre d'articles ou de droits clairement identifiés, cela aurait été trop simple, mais qu'elle évoquait plutôt un nuage de notions qu'il fallait résumer en une liste réduite et plus compréhensible de quelques droits.
Le jeu de mot avec les 10 doigts, c'était sympa, il fallait trouver quelque chose comme ça...
C'est ainsi que je suis parti sur la forme d'un conte, une parodie de conte plutôt, car les conteurs sont sourcilleux là-dessus, un conte ça ne s'écrit pas, c'est plus traditionnel ou, si c'est plus contemporain, au moins, c'est oral, c'est un monologue improvisé sur un canevas mais ce n'est pas une pièce de théâtre écrite. D'accord, d'accord.
Prendre la forme d'un récit faussement médiéval pour la forme mais avec de joyeux anachronismes pour rattacher tout cela aux enfants d'aujourd'hui, aux petits drôles et aux petites drôlesses du XXIe siècle.
Comme dans tout conte et comme il se doit, c'est le nombre 7 qui doit prévaloir, c'est pourquoi je me suis mis en tête de résumer la convention à 7 droits principaux afin de construire l'histoire à travers 7 exemples d'enfants rencontrés.
L'histoire et l'écriture me vinrent assez facilement finalement et c'est tant mieux car il fallait rendre la partie écrite pour septembre si l'on voulait avoir une petite chance de pouvoir boucler la création pour le 21 novembre...
Ce fut surtout une manière assez particulière et pour tout dire unique dans ma carrière d'auteur dramatique. Quand on dit "carrière d'auteur dramatique", c'est l'auteur qui est dramatique, pas la carrière, quoique...
Quand j'ai eu fini d'imaginer cette sorte de liste d'enfants avec chacun leur particularité et leur parcours permettant d'évoquer différents droits et que j'ai bien établi le fil de l'histoire qui serait celle d'un enfant qui décide de se rendre au palais du Roi pour lui demander d'édicter une Coutume (convention) pour donner le droit aux drôles (enfants) de ne plus travailler si jeune et qu'en chemin il rencontrerait d'autres drôles et drôlesses se joignant à lui pour aller demander d'autres droits en lien avec leurs propres vécus, je n'avais plus qu'à ...
C'est là que j'ai procédé d'une manière plus original qu'à l'accoutumée. Peut-être parce que je voulais faire un faux conte, je me suis lancé oralement, tout seul, dans le salon, j'ai improvisé l'ensemble du récit, d'une seule traite, avec déjà quelques détails qui me sont venus au fur et à mesure de mon récit.
En fait je me suis amusé à jouer au conteur, j'ai pris le plaisir qu'un conteur doit prendre à raconter sur un plan pré-établi mais en brodant sur le canevas. C'est assez agréable mais il faut être doué ... Parce que moi, je n'avais pas de public et je pouvais prendre un temps pour réfléchir ou faire demi tour au fond d'une impasse...
J'ai recommencé une ou 2 fois, en ajoutant des péripéties, en redisant, mieux, certains passages à l'identique et en chronométrant ...
Une fois au clair avec toute l'histoire, je me suis assis devant mon fidèle Mac book que j'aime beaucoup, ne serait-ce que parce que book ça veut dire "livre" et j'ai transcrit mes paroles qui volaient encore dans ma tête pour qu'elles reste sur le papier. Oui, sur le papier car j'imprime toujours pour bien me relire... Evidement que j'use de ramettes de papier recyclé, qu'est-ce que vous croyez ?
Autre originalité, si j'avais la parole d'un conteur dans la tête, j'ai couché sur l'écran un texte de conte à lire, un texte "littéraire", avec des manières de récit, des "dit-il" , un texte fait pour la lecture, pas un texte de théâtre.
D'ailleurs, je dis ça, je dis rien, J'ai bien envoyé cette version à quelques éditeurs mais toujours pas de réponse favorable à ce jour. Si un éditeur lit cette actualité, je lui dis comme je le pense, à l'occasion du 25e anniversaire de la signature française de la Convention Internationale des Droits de l'Enfants UNICEF, il y a un bon coup d'édition à faire avec mon histoire ...
Quand la version récit littéraire a été corrigée, relue et définitive, j'en ai fait une adaptation sous forme de monologue théâtrale que Thomas Marceul s'est empressé, il faut dire qu'on était déjà en octobre, s'est empressé, donc, d'investir en donnant vie, non seulement au récitant mais aussi à tous les enfants avec une énergie et un dynamisme incroyable ... Pourtant, on le connait, Thomas, mais franchement, avec ce spectacle, la performance impressionne... En tout cas, moi, il m'impressionne, le bougre...
C'est ainsi que nous avons créé "La Coutume des Drôles" en ce 21 novembre 2009 ... Avec les lumières et le décor, sobre mais efficace, de Claudius Marchand , avec le costume de Catherine Devys et les arrangements musicaux de Laurent Dutrait.
Il ne faut pas oublier les arrangements musicaux de Laurent car c'est vraiment bien fait et il a précisément bien compris comment faire le lien entre ce conte médiéval et notre siècle. En partant de ma musique qui se voulait surtout une chanson, elle aussi, faussement moyenâgeuse que Laurent a d'ailleurs su parfaitement arranger avec flûte et luth, "luth et flûte", on dirait presque un gentil juron, il a décliné la mélodie sur fond d'électro pour ponctuer les différents chapitres de l'histoire. C'est une réussite !
Depuis cette création, la pièce a beaucoup tourné, plutôt en novembre de chaque année évidement, mais pas seulement ! Nous avons visité force Villes Amies des Enfants, mais pas que !
L'an passé, nous avons eu la surprise, mais le plaisir aussi, de découvrir qu'un atelier théâtre pour ados et pré-ados, la troupe des Enfants de la Chartreuse, avait adapté le monologue en pièce à nombreux personnages et avait fait une véritable tournée à travers la Savoie. On en parle sur notre facebook, n'hésitez pas à y jeter un oeil...
Souhaitons à notre "Coutume des Drôles" une belle année 2024, c'est l'occasion et c'est surtout un grand plaisir de produire cette pièce, surtout qu'elle est suivie, le plus souvent, d'une discussion avec les enfants du public et que c'est toujours un beau moment d'échange...
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